Apprendre une langue étrangère est un exercice plus complexe que le simple effort de mémorisation d’un cours d’histoire ou de géographie. Ce qui rend cet apprentissage si particulier tient au fait qu’il fait appel à différentes zones du cerveau, comme cela a été découvert dès 1861 par Paul Broca*.
Que se passe-t-il dans le cerveau quand on apprend une langue ?
Quand une personne est en cours d’apprentissage d’une langue, elle utilise toute sa capacité de mémorisation et de concentration. Concrètement, deux zones distinctes de son cerveau sont sollicitées : l’aire de Broca* et l’aire de Wernicke**. La première (l’aire de Broca) est identifiée comme la zone de production du langage et permet de s’exprimer dans la langue étrangère. La seconde (l’aire de Wernicke) est identifiée comme la zone de compréhension.
L’aire de Broca est située dans la partie postérieure du lobe frontal de l’hémisphère droit et elle permet aussi de compartimenter les langues, de les dissocier.
Seuls les enfants bilingues ont une organisation de cette aire particulière, avec une absence de cloisonnement entre leurs langues d’origine.
Pourquoi Est-il est indispensable de parler une langue pour la maîtriser ?
Chaque aire ayant sa fonction, il peut arriver qu’une personne comprenne une langue étrangère en faisant intervenir l’aire de Wernicke mais soit totalement incapable de la parler et de s’exprimer !
Elle doit alors exercer l’aire de Broca pour produire des phrases dans la langue étudiée. Le meilleur stimuli pour exercer son apprentissage reste alors le dialogue (avec des natifs du pays), la mise en situation et les jeux linguistiques. L’apprentissage fonctionne alors à plein régime et les deux aires sont sollicitées simultanément au travers d’échanges transitant par un « faisceau arqué » les reliant lui-même composé d’un grand nombre de fibres nerveuses.
Ces explications neurologiques montrent l’importance de la pratique de la langue à l’oral si l’on souhaite en obtenir la maîtrise. La pédagogie anglaise est réputée pour s’appuyer sur ce principe de l’apprentissage de manière vivante de la langue, au travers de mise en situation et de jeux faisant intervenir la communication orale.
Quels autres effets sur le cerveau provoque l’apprentissage des langues ?
Le neurologue Jean Marie Annoni de l’Université de Fribourg affirme que l’apprentissage d’une nouvelle langue provoque à tout âge une modification du cerveau.
Première zone concernée, celle liée à la reconnaissance des sons. Logique, puisque apprendre une nouvelle langue signifie reconnaitre de nouveaux sons (ou phonèmes). D’autres zones se développent, comme celle liée à la maitrise des interférences entre les langues (ce qui évite de les mélanger).
Conclusion : parler les langues est indispensable pour les maîtriser et c’est aussi un excellent exercice pour le cerveau ! Pour les parents qui souhaitent envoyer leur enfant en séjour linguistique, il est important de vérifier la qualité de l’enseignement prodigué dans le pays étranger au travers du label UNOSEL et de la certification AFNOR pour la norme NF.
*Paul Broca est un neurochirurgien français. Il autopsia (en 1861) les cerveaux d’individus avec des difficultés d’expressions et découvrit qu’une zone spécifique du cerveau avait été endommagée. Sa phrase la plus célèbre : « nous parlons tous avec l’hémisphère gauche ». **Vers 1870, c’est au tour du neurologue allemand Carl Wernicke de constater qu’une autre aire du cerveau, quand elle est endommagée, n’empêche pas la parole mais produit des discours dénués de sens.