Cette année, l’Irlande célèbre les 150 ans de W.B. Yeats (1865-1939). Ce poète irlandais obtint le prix Nobel de littérature en 1923 pour son œuvre jugée « toujours inspirée », avec une forme « hautement artistique » et qui surtout exprime « l’esprit d’une nation entière » : l’Irlande ! Deux régions témoignent de sa présence sur la Wild Atlantic Way, la fameuse côte Ouest de l’Irlande, … Sligo et Galway.
Tout d’abord, Sligo, dont l’artiste se revendique. C’est en quelque sorte sa demeure spirituelle. Son plus célèbre poème évoque d’ailleurs les montagnes et les lacs de ce comté : L’île du lac d’Innisfree irlande
- « Oui, je me lèverai et j’irai maintenant,
J’irai à Innisfree ; je construirai là-bas
Un petit cabanon fait de boue et de chaume ;
J’aurai là neuf plants de haricots,
La ruche pour les mouches à miel, (…) »
Yeats repose d’ailleurs dans le cimetière de Drumcliff, au pied d’un autre lieu magique : le mont Ben Bulben (un autre de ses autres poèmes s’appelle justement : Under Ben Bulben).
Galway est l’autre destination de Yeats, où il vint habiter avec sa famille en 1916, au château Thoor Ballylee. Il y écrivit plusieurs poèmes, parmi lesquels La Tour et L’Escalier en spirale. Yeats aimait aussi arpenter les allées de Coole Park.
La forêt, le lac et les cygnes étaient de nouvelles sources d’inspiration. Deux poèmes -entre autres- évoque ces lieux magiques : Dans les sept bois et Les Cygnes sauvages à Coole (1917), The Wild Swans at Coole :
- « The trees are in their autumn beauty,
(Les arbres dévoilent leur beauté d’automne),
The woodland paths are dry,
(Surplombant les secs chemins forestiers),
Under the October twilight the water,
(L’eau sous le crépuscule d’octobre),
Mirrors a still sky.
(Reflète un ciel qui semble figé).
Upon the brimming water among the stones,
(Sur l’eau qui court entre les galets),
Are nine-and-fifty swans,
(Cinquante neuf cygnes se sont posés). (…) »
Et comme de la poésie à la musique, il n’y a qu’un pas… Notez que The Cranberries évoquent aussi le poète et sa vie dans la chanson Yeat’s Grave. Idem pour le groupe The Smiths dans sa chanson Cemetery Gates (album The Queen Is Dead). En 2011, c’est au tour des Waterboys d’adapter des poèmes (spectacle et album : An appointment with Mr Yeats, 19 septembre 2011). A croire que W.B. Yeats est éternel !