Vous avez sûrement déjà entendu parler des 7 Merveilles du Monde ! Il s’agit d’une liste de sept structures architecturales remarquables de l’Antiquité classique. Si l’origine de la liste exacte reste encore obscure de nos jours, elles ont pour point commun d’avoir été construites avec les moyens plus que rudimentaires de l’époque, ce qui les rend d’autant plus extraordinaires. Elles ont également été énumérées par divers auteurs anciens, dont Hérodote, Philon de Byzance, et Antipater de Sidon qui ont tour à tour loué leur beauté. Les sept anciennes Merveilles du Monde étaient les suivantes :
- Les Pyramides de Gizeh en Égypte.
- Les Jardins suspendus de Babylone en Mésopotamie (l’actuel Irak).
- La Statue de Zeus à Olympie en Grèce.
- Le Temple d’Artémis à Éphèse en Turquie.
- Le Mausolée d’Halicarnasse en Turquie.
- Le Colosse de Rhodes en Grèce.
- Le Phare d’Alexandrie en Égypte.
Cependant, au fil du temps, la plupart de ces structures ont été détruites ou ont disparu. Aujourd’hui, il ne reste que les pyramides de Gizeh en tant que vestiges des anciennes Merveilles du Monde.
C’est pour cette raison qu’une nouvelle liste, appelée les « Nouvelles Merveilles du Monde », a été établie en 2007 par un vote mondial organisé par la New7Wonders Foundation. Zaha Hadid, César Pelli, Tadao Andō, Harry Seidler, Aziz Tayob, Yung Ho Chang sont les illustres architectes inconnus du grand public qui furent désignés pour choisir les 21 sites qui allaient être soumis au vote du public.
Les sept lauréats de cette liste sont les suivants :
La cité de Pétra en Jordanie
Au VIIIe siècle avant Jésus-Christ, dans le royaume d’Édom, est fondée la ville de Pétra. Habitée depuis le XIIIe siècle avant J.C., ce sont par la suite les édomites qui vont développer une véritable cité creusée dans la roche.
L’histoire des édomites se perd un peu dans le temps. S’ils sont mentionnés dans la Bible à plusieurs reprises comme antagonistes du peuple de Moïse, ils délaissent peu à peu la région pour laisser la place aux nabatéens.
Mentionnés par les grecs, notamment par Diodore de Sicile, dans les récits entourant les conquêtes d’Alexandre le Grand, les nabatéens sont visités à Petra par le fils du général Antigone le Borgne. Malgré les invasions romaines de l’époque, c’est sous le règne du roi Arètas IV qu’elle atteint son apogée. Elle atteint ainsi en 50 de notre ère une population de plus de 20 000 habitants.
Elle connaît sur cette période un fort développement culturel et c’est ainsi que sont construits les principaux tombeaux et temples. Les nabatéens étant un peuple arabe, ils adorent les dieux pré-islamiques (principalement Dusares ainsi que la trinité féminine Uzza, Al-lat et Manat). C’est à Pétra que l’on trouve les principaux temples de ces dieux.
Avec les différents changements dans la région, la ville de Pétra abritera tantôt des catholiques, des byzantins, mais aussi des croisés : Baudouin le Lépreux en fera une des places fortes de la baronnie de Kerak. Avec toutes ces influences culturelles, Petra est un bouillon architectural ! Le principal monument reste toutefois la Khazneh, creusée directement dans le grès rose, avec des influences corinthiennes.
La grande muraille de Chine
Au IIIème siècle avant J.-C., sous l’impulsion de la dynastie Qin, l’unification de la Chine est achevée. Le premier empereur Qin Shi Huang ordonne alors au général Meng Tian de repousser les attaques des tribus Xiongnu et d’entreprendre la construction d’une grande muraille qu’on surnommera le « mur des dix mille li », ce qui correspond à 5760 km, colossal.
Sous la dynastie Han, vers le IIème siècle avant J.-C., on repousse encore les tribus Xiongnu, mais cette fois-ci vers le désert de Gobi, et on ajoute alors une portion de muraille de plus de 400 km toujours visible de nos jours. L’empereur Han Wudi continuera de prolonger la muraille en y ajoutant même des fortifications plus solides comme des forts, des tours de guet, un système de signaux de fumée, etc. Servant aussi à protéger la route de la soie, pendant les deux décennies suivantes, la grande muraille s’agrandit de plus de 1000 km.
C’est au XIIe siècle que la construction redémarre, sous l’impulsion de la dynastie Jin, la grande muraille s’agrandit de 1930 km au nord du pays dans la région de Mongolie intérieure.
Enfin, nous arrivons sous la dynastie Ming (celle de Mulan). C’est entre le XVème et le XVIIème siècle que la grande muraille de Chine prendra la forme qu’elle a toujours aujourd’hui. Dès le début du XVème siècle, l’empereur Yongle fait reconstruire la grande muraille, qui était jusqu’alors construite en terre crue, en gravier et en roseaux. Désormais, elle sera faite de pierre, de ciment, de terre, de briques en argile et… de riz gluant. Sa largeur varie entre 5 et 7 mètres, sa hauteur est comprise entre 5 et 17 mètres, ponctuée de tours de guet de 15 mètres tous les 75 mètres. Elle parcourt 6700 km, ce qui en fait la plus longue construction humaine.
Malgré cela et contrairement à ce que dit la légende, elle n’est pas visible depuis l’espace, sa largeur étant beaucoup trop faible. Cela ne l’empêche pas d’être visitée chaque année par plus de 10 millions de personnes, en faisant ainsi le lieu le plus touristique de Chine.
Le Colisée de Rome :
À l’origine nommé le Théâtre Flavien (en l’honneur des empereurs de la Dynastie Flavienne), sa construction a débuté en 70 après J.-C. sous l’empereur Vespasien. Il représente la quintessence de l’ingénierie, de l’architecture et de la maçonnerie romaine. Pouvant accueillir 50 000 personnes en même temps (soit un vingtième de la population romaine totale de l’époque), il a été le témoin de combats d’animaux (venationes), de combats de gladiateurs (munera), ainsi que de mises à mort de martyrs, comme Ignace d’Antioche (en 107), notamment sous Trajan.
Le Colisée est immense. De forme ovoïde, il mesure 189 mètres de long et 156 mètres de large, pour une superficie totale de 2,4 hectares. L’arène centrale mesure 86 mètres de long sur 54 mètres de large. À titre de comparaison, un terrain de football mesure 105 mètres de long sur 68 mètres de large. Les jeux d’inauguration programmés par Titus ont duré plus de 100 jours !
Dans son fonctionnement, le Colisée est d’une modernité folle. L’hypogée est d’une complexité rare et a servi d’inspiration au Cirque du Soleil pour la construction de leur salle de spectacle à Las Vegas, ainsi qu’au Real Madrid pour la rénovation du stade Santiago Bernabéu. Il y avait une toile (appelée velarum) qui protégeait les spectateurs du soleil, et comme elle était manipulée en temps réel par deux mille marins (oui oui, des marins !). Elle permettait aussi de manipuler le vent pour faire entrer une brise dans l’édifice et ainsi faire baisser la température.
S’il a résisté aux affres du temps qui passe, le Colisée a été abîmé par des dizaines de tremblements de terre. Jusqu’à l’intervention de Benoît XIV en 1749, les pierres du Colisée ont été utilisées sur différents chantiers, tels que la basilique Saint-Pierre ou le palais de Venise. Sous Napoléon III, d’importants travaux de restauration et de fouilles ont été engagés. Finalement, en 1995, ont débuté les derniers travaux de restauration qui ont permis d’ouvrir 85% de l’édifice au public. Ces travaux se poursuivent d’ailleurs aujourd’hui.
Il est toujours une des attractions majeures de la ville de Rome et il sert toujours l’Eglise catholique pour des cérémonies officielle comme la procession du vendredi Saint.
VERDIÉ HELLO vous propose de découvrir la célèbre enceinte romaine lors d’une colonie de vacances ou d’un séjour linguistique en italien .
L’ancienne ville maya de Chichén Itzá au Mexique
La construction de Chichén Itzá débute à l’époque préhispanique aux alentours du VIIIe siècle après J.C. Dans cette région sèche du Yucatán, les Itzá entreprennent la construction de cette cité car elle est située sur 5 puits naturels, une aubaine. Ils en font même la capitale de leur région. Elle est pour les mayas un centre cérémoniel primordial de leur empire. C’est durant cette faste période que deux des plus beaux bâtiments sont construits : la Maison colorée et le Quadrilatère des Nonnes.
D’abord de style architectural exclusivement maya, des bouleversements architecturaux, culturels et religieux apparaissent avec l’arrivée des putunes, un peuple du centre du Mexique, et la prise de pouvoir de Nacxit Xuchit qui devint donc le Serpent à Plumes.
Il entraîne avec lui un phénomène de mexicanisation de la région ainsi que des innovations qui ont permis à Chichén Itzá de briller pendant 200 ans. Suite à cette apogée, la ville est doucement laissée à l’abandon au milieu du XIIIe siècle et en quelques décennies complètement abandonnée.
Nonobstant le déplacement de la capitale à Mayapán, les pèlerinages continuent au Cénote Sacré. Tombée en désuétude, la ville tombe aux mains des Espagnols en 1526. Redécouverte au milieu du XIXe siècle par l’Américain Stephens et l’Anglais Catherwood, de nombreuses fouilles sont menées tout au long des années jusqu’au XXe siècle, où la Carnegie Institution mène des fouilles de très grande envergure sous la direction de Sylvanus Morley.
Une partie des nombreux trésors trouvés à Chichén Itzá fut d’ailleurs expédiée vers le Peabody Museum avant que les Mexicains n’aient gain de cause et en récupèrent une grande partie en 1959. Après celle de 1922, c’est en 2011 que Chichén Itzá commença sa deuxième campagne de restauration, malgré des travaux encore importants à faire c’est l’un des sites les plus touristiques du Mexique et du monde.
Si vous avez entre 14 et 17 ans, ne manquez pas l’occasion de découvrir cette cité mythique lors d’une colonie de vacances inoubliable !
L’ancienne cité inca du Machu Picchu au Pérou
Depuis le VIIIe siècle avant J.C., la région du Machu Picchu présente des traces d’agriculture sans doute développée par les peuplades montagnardes des régions de Cuzco (pas l’empereur mégalo) et de Vilcabamba. On remarque même aux alentours de l’an 900 une explosion démographique des tampu venues de l’Urubamba, qui sont alors les rivaux des Incas de Cuzco. Nonobstant ces traces de présence humaine dans la région, la ville de Machu Picchu a été fondée par les Incas aux alentours de 1440 sous le règne de l’empereur Pachacútec. Interdépendante avec les villes de Patallacta et Quente, elle formait à l’aide des « Chemins de l’Inca » un véritable réseau agricole pour subvenir à ses besoins.
La ville tomba peu à peu dans l’oubli par désintérêt des successeurs de Pachacútec.
En 1534, les Espagnols de Francisco Pizarro débarquent dans la région de Cuzco qui vient tout juste de sortir de la guerre civile. Manco Inca s’oppose aux espagnols et appelle les nobles de la région à le rejoindre à Vilcabamba, entraînant ainsi la désertion des paysans esclaves des Incas qui en profitent pour rentrer chez eux, contribuant à dépeupler Machu Picchu. En 1570, dans la continuité de l’encomienda et à la demande de Titu Kusi Yupanqui, des frères augustins partent évangéliser ce qui semble être Machu Picchu, en brûlant au passage le Temple du Soleil.
Au fur et à mesure de l’avancement de la colonisation espagnole dans la région et après la chute des derniers Incas, la région est abandonnée dans les années 1820 par les colons qui développent d’autres réseaux commerciaux au Pérou. Les autochtones, quant à eux, continuent d’utiliser les infrastructures agricoles de la région sans pour autant utiliser la zone urbaine, la laissant ainsi tomber aux mains de la végétation luxuriante.
C’est au début du XXe siècle que débute véritablement le travail archéologique dans les ruines, sous l’impulsion notamment de Hiram Bingham et de l’université de Yale, qui en profita d’ailleurs pour récupérer des milliers d’artefacts Inca. En 2011, le Centre international d’étude de Machu Picchu et de la culture Inca est créé conjointement par les universités de Yale et de San Antonio Abad del Cusco, où seront conservées toutes les pièces archéologiques que Yale avait en sa possession.
Aujourd’hui, le Machu Picchu est l’un des lieux touristiques les plus prisés du monde et l’un des sites archéologiques majeurs de l’Amérique du Sud.
Le Taj Mahal en Inde
En 1631 débute la construction du Taj Mahal qui sera achevé en 1653. Ce mausolée de marbre blanc fut érigé par l’empereur moghol Shâh Jahân pour honorer la mémoire de son épouse Arjumand Bânu Begam morte en couche de leur quatorzième enfant. L’architecte Ustad Ahmad Lahauri a créé un véritable bijou architectural représentant la quintessence même de la culture moghol qui regroupe des influences islamiques, iranienne, ottomanes et indiennes.
D’obédience musulmane, l’empereur y fait graver plusieurs passages du Coran et notamment les quatre derniers versets de la sourate 89 :
« Et toi, âme apaisée,
Retourne vers ton Seigneur,
Satisfaite et agréée !
Entre parmi Mes serviteurs !
Entre dans Mon Jardin ! »
Autre particularité architecturale, le plan du complexe se superpose parfaitement avec ceux de la plaine du paradis décrite par Ibn Arabi dans son exemplaire illustré des Illuminations de La Mecque.
Ce mausolée est un témoignage intemporel de l’amour que portait Shâh Jahân à sa femme et c’est donc en toute logique qu’en 1666 lorsqu’il mourut, il fut inhumé à ses côtés dans le Taj Mahal pour qu’ils puissent passer l’éternité ensemble.
De nos jours le Taj Mahal est visité chaque année par plus de 6.5 millions de personnes le faisant entrer dans les 10 monuments les plus visités au monde.
La statue du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro
La plus récente de nos merveilles, le Christ du Corcovado, a été construite entre 1926 et 1931. Conçue par le brésilien Heitor da Silva Costa, réalisée par les sculpteurs français et roumain : Paul Landowski et Gheorghe Leonida, et enfin érigée par le Français Albert Caquot, c’est un véritable chef-d’œuvre de l’art moderne, puisqu’elle est entièrement faite de béton armé et de stéatite. Perchée à une altitude de 710 mètres, pour une hauteur totale de 38 mètres, une envergure de 28 mètres et un poids total de 1145 tonnes, c’est, malgré sa magnificence, seulement la quatrième plus grande statue représentant le Christ au monde.
Ce projet découle de l’envie du Brésil et de son peuple de commémorer leur indépendance et de réaffirmer leur foi ainsi que la place que tient l’Église catholique dans le cœur brésilien. Une collecte de fonds a d’ailleurs été créée pour inviter tous ceux qui le veulent à y participer. Le choix du Corcovado est, en définitive, la continuité de la perpétuelle fascination qui a touché en premier lieu les premiers colons portugais, qui ont d’abord appelé ce site le « Pinacle de la Tentation », tant la vue sur la baie de Rio est exceptionnelle.
De nos jours, plusieurs aménagements ont été réalisés comme un escalier mécanique et un ascenseur panoramique pour faciliter l’accès au monument, celui-ci étant un des plus visité du pays.
Au travers ce voyage dans le temps et l’espace nous avons pu voir comment l’ingéniosité de l’Homme peut être au service de la religion, de la guerre, du spectacle ou plus noblement de l’amour. Nul doute que dans les siècles à venir Homo Sapiens ne finira pas de nous surprendre et de se dépasser. Et pourquoi pas cette fois-ci sur la Lune ou sur Mars ?
Tommy, membre de l’équipe VERDIÉ HELLO