Quand on pense musique, la Grande-Bretagne tient une place ultra-majeure dans la discussion. Créateur de style, hymne fédérateur traversant les époques, personnalités tranchantes, ce conglomérat souvent en désaccord, s’unifie derrière des barrières d’accords et de notes, et déferle sur le monde telle une invasion dont nous sommes toutes les premières victimes consentantes. Petit florilège de ce que nous ont offert les autochtones de sa Majesté, un top 10 d’artistes britanniques qui pourrait facilement devenir top 100.
(Attention, l’auteur assume totalement sa partialité quant à la liste ci-dessous.)
Les Rolling Stones (1962-nos jours), Rythm’and’Blues / Rock and roll
A bientôt 60 ans de carrière, les Rolling Stones font figure de relique de la musique britannique et ont bercé des générations de fans. Nous avons tous été bercés par les riffs de leurs légendes Keith Richards, Ronnie Wood et feu-Brian Jones, mais aussi aux élucubrations excentriques de Mick Jagger, soutenu par le tempo imperturbable imposé par Charlie Watts et Bill Wyman.
Le groupe a traversé les époques et les styles différents, mais a toujours gardé son style propre issu du Rythm’N’Blues américain des artistes tels que Bo Didley ou Muddy Waters.
Et c’est là la principale force des Stones : s’approprier un style et le transcender à travers le rock and roll. Le meilleur exemple en est Sympathy for the Devil, une samba rock culte, et légendaire.
The Beatles (1960-1970) Pop, Rock’n’roll
Considéré comme le groupe le plus populaire et influent de l’histoire du rock.
1 milliard de CD et vinyles vendus à travers la planète (premier artiste dans ce classement des ventes estimé par EMI).
En seulement 10 ans d’existence, les Beatles ont écrit l’histoire comme personne. On ne va pas lister ici tous leurs succès, leur incroyable histoire et les personnes et actes que leur œuvre a inspiré, au-delà même de la musique.
Amy Winehouse (1983-2011) / Soul, Jazz
Destin brisé, membre du tristement célèbre club des 27 (ces artistes aussi doués que tourmentés, décédés à l’âge de 27 ans), Amy arriva dans les années 2000 tel un ouragan dans le milieu musical.
Sa voix légendaire, sa prestance et son personnage lunaire lui ont notamment offert une carrière éclair, couronnée notamment par 3 Grammys en 2008 pour son album désormais passé à la postérité Back to Black. Sa statue est depuis visible dans le célèbre quartier alternatif de Camden Town.
The Clash (1976-1986), Punk / Ska
The Clash se forme à Londres, épicentre de la vague punk, caractérisée par ses frasques, son trouble général à l’ordre public et son aversion pour l’autorité et ses symboles.
Emmené par leurs leaders Joe Strummer et Mick Jones, le groupe sortira notamment l’album London Calling, (double album vendu au prix d’un simple sur exigence du groupe) contenant des bijoux aux multiples influences (ska, reggae, rockabilly, dub, pour la plupart) comme Death or Glory, The Guns of Brixton ou encore l’éponyme London Calling. L’album à la pochette mondialement célèbre, est notamment cité 8ème des 50 meilleurs albums de tous les temps par le magazine Rolling Stone.
Mais après avoir vécu le rythme effréné et déjanté des tournées mondiales, le groupe sortira son chant du signe Should I Stay or Should I Go ?.
David Bowie (1947-2016)
On dit souvent qu’on se rappelle où l’on était quand le France a été championne du monde de foot en 1998, ou en 2018. Il y en a qui se rappellent où ils étaient ce triste 10 janvier 2016, le jour où un des plus grands artistes de tous les temps s’est éteint : David Bowie.
Pendant 5 décennies d’une carrière marquée par une réinvention de style permanente, il s’est imposé comme un des artistes musicaux les plus importants par son approche singulière.
Incarnant Ziggy Stardust, personnage flamboyant et haut en couleurs, il décroche le succès mondial. Il nous fait encore danser sur Let’s Dance.
En 1977, il écrit Heroes, un des plus beaux morceaux de tous les temps. « We can be heroes, just for one day. », contient une résonnance humaine, mondiale, et surtout intemporelle. Nous pouvons tous êtes des héros, un jour. Cette année 2020 ne nous le démontre-t-elle pas ?
Spice Girls (Pop, 1994-2001, et plusieurs reformations jusqu’à nos jours)
« Je vais vous dire vraiment, vraiment vraiment vraiment » à quel point les Spice Girls ont été un phénomène incroyable. Formé en 1994, ces cinq jeunes filles chanteuses/danseuses ont déferlé sur le monde tel un raz de marée sentant la fraise, les lollipops et la mélodie entraînante. Oui, car les Spice Girls, c’est avant tout cela : un talent musical certes très limité, mais un succès fulgurant. Wannabe fait littéralement figure de classique de le pop teenage des années 90, se classant au top des charts dans plus de 40 pays, et ce pendant de longues semaines.
Allez, puisque vous l’avez déjà en tête (autant se l’avouer), on se le réécoute ?
Adèle (1988-nos jours)
Détentrice de six Grammy Awards, surpassant presque la Queen B d’outre Atlantique, elle est LA diva anglaise par excellence. Une voix exceptionnelle, une allure vintage et intemporelle font d’elle l’incontournable des artistes anglais. Remarquée et adulée dans le monde entier, elle fera de chacun de ses albums un hit, de chacune de ses collaborations un succès.
On pourrait croire qu’une telle notoriété ne dure pas pour une simple chanteuse à voix, encore faut-il qu’elle n’affole pas les magazines people par une vie de famille animée ou une perte de poids fulgurante. Bref, on n’a pas encore tout à fait fini de parler de la vie d’Adèle.
Franz Ferdinand (2001-nos jours), Indie Rock
Franz Ferdinand est la preuve que l’on peut exister sans venir de Londres. Formé au début des années 2000 à Glasgow en Ecosse, les 4 membres du groupe ont véritablement mis un coup de balai aux rockeurs grunge aux cheveux gras des années 90, insufflant un souffle d’haleine (fraîche), nouvelle sur la scène. Looks, beats, riffs : tout est plus que travaillé dans leur premier album éponyme Franz Ferdinand sorti en 2004 qui inspirera le rock indie et la mode des années 2000.
On parle même d’une deuxième Beatlemania : on s’habille en jean slim, chemise à carreaux hyper cintrées, petites mèches de cheveux sur le côté…
Tout comme les Franz ! Côté musique, le groupe a évolué avec les époques, oscillant entre du rock alternatif et (très) entêtant comme Take me Out ou Dark of the Matinee, et dance-rock plus dernièrement avec des titres comme Always Ascending ou Lucid Dreams.
Blur / Oasis : jamais l’un sans l’autre ? (années 90), Britpop
Difficile de dissocier Blur et Oasis, deux monuments de la Britpop des années 90. Montés par les médias (au début) comme des rivaux (à l’image des Rolling Stones et des Beatles), les deux groupes dépeignent à leur manière leurs origines. Blur vient de Londres et défends les mœurs de leurs voisins banlieusards (Girls and Boys). Oasis est tourné vers Manchester, et voue un culte au vrai et unique club de football de la ville selon eux, Manchester City.
Les frères Gallagher (Oasis) font la guerre à leurs collègues de la Britpop par tabloïds interposés, et la gagnent avec la sortie de leur album Definitely Maybe, contenant notamment Wonderwall et Champagne Supernova.
Lily Allen (1985-nos jours)
Enfant chérie des années 2000 et parfaite it-girl londonienne, Lily Allen porte sa pop acidulée à la perfection à un public très vite devenu international. De son look pointu, à ses lyrics sans filtres, en passant par une vie personnelle tumultueuse alimentant joyeusement les tabloïds anglais, elle intégrerait presque parfaitement la dynastie des lolitas américaines si elle ne clamait pas à gorge déployée le girl power, le body positive et l’art d’être une nana décomplexée dans cette « selfie » décennie.
Prélude à une toute nouvelle génération de chanteuses sans complexes, elle aura résolument marqué la scène anglaise.
Stéphane, membre de l’équipe VERDIÉ HELLO